La cyberstratégie est devenue une discipline qui étend sa sphère d’étude et de compréhension du monde environnant pour mieux être à même de proposer des solutions à une problématique donnée. Si elle ne doit pas être confondue avec l’intelligence économique, c’est parce qu’elle se développe dans un milieu spécifique avec des règles particulières.
Trois occurrences récentes survenues en août 2014 ont illustré combien la cyberstratégie impactait les domaines économiques et financiers :
1) Les cyber-attaques (présumée d’origine russe mais sans aucune certitude) envers le célèbre fond d’investissement JP Morgan Chase.
2) Les cyber-attaques envers 50 sociétés norvégiennes du secteur énergétique, dont l’imposante Statoil, gérant les ressources provenant de l’exploitation du pétrole en mer du Nord.
3) Le maliciel Citadel orienté vers les failles des institutions financières détecté en 2012 et réactivé avec mise à jour en 2014, révélé par la Trusteer division d’IBM.
Mais à l’inverse, l’on pourrait citer l’essor du financement participatif et les tentatives d’encadrement par le législatif (ordonnance du 30 mai 2014) avec la création d’un nouveau statut de conseiller dédié à cette nouvelle activité ou encore l’avènement de l’Internet des objets qui fait rêver l’économiste américain Jeremy Rifkin mais aussi l’essor des monnaies virtuelles, tel le BitCoin bien sûr ou d’autres émergentes à l’instar de l’Ether très prometteur.
Ce sont quelques uns des aspects que le mémento Cyberstratégies économiques et financières s’emploie à traiter.
La cyberstratégie en tant qu’« art de gouverner (diriger) par l’emploi d’actions efficaces au travers de systèmes d’information, de communication et de contrôle au sein de ce nouveau champ stratégique qu’est le cyberespace » s’applique à de nombreux secteurs d’activité. Les domaines économique et financier où l’emploi et même la dépendance à l’égard des innovations nées dans le monde numérique ne manquent pas d’interroger sur les modalités et les conséquences de cette révolution technologique.
Un développement qui implique des stratégies spécifiques obligeant à une connaissance d’un environnement, de ses acteurs et de ses enjeux. Or si le cyberespace recèle et génère de véritables opportunités, il est aussi l’incubateur et le diffuseur de sérieuses menaces : de sa dualité découle de facto une cyberstratégie qui repose sur le triptyque suivant : défensive, résilience, offensive.
L’auteur ébauche des pistes de réflexion en vue de l’établissement de cyberstratégies adéquates, en replaçant l’Homme au centre du processus décisionnel. Il offre un panorama de la situation contemporaine dans les sphères économiques et financières afin de faciliter l’appréhension des ressorts d’un univers auquel il est devenu indispensable pour décideurs et investisseurs de s’initier.
L’ouvrage s’adresse aux différents acteurs décisionnaires du monde de l’entreprise et de la finance, aux écoles de commerce, aux instituts d’informatique, aux institutions militaires, aux amateurs de questionnements sur les interactions entre le monde numérique et celui des affaires comme de la finance, et enfin aux spécialistes de perspectives stratégiques contemporaines.
Quels sont les apports de cette seconde édition?
Des corrections diverses, de syntaxe et de coquilles résiduelles
Une actualisation de nombreuses données et analyses de la première édition
L’amélioration graphique et textuelle des infographies existantes ainsi que l’ajout de trois nouveaux graphiques
L’introduction de quatre chapitres inédits (sur les cyber-assurances ; sur le management générationnel face au phénomène cyber ; sur le bouleversement organisationnel induit par la société informationnelle depuis les années 1990 ; sur l’innovation créatrice-destructrice suscitant l’ébranlement des anciennes situations de rentes économiques)
Un glossaire augmenté de nouveaux termes
Une vingtaine de pages supplémentaires par rapport à la première édition
Cette seconde édition doit énormément, et je les en remercie chaleureusement, aux retours des lecteurs de la première. Leurs remarques constructives, comme leurs encouragements et félicitations, m’ont incité à reprendre conséquemment l’ouvrage initial pour l’améliorer et donner forme à une nouvelle édition à même de développer de nouveaux axes de réflexion et prolonger ceux déjà amorcés précédemment. Rappelons que ce mémento est parrainé par le CIGREF. Le CIGREF, réseau de Grandes Entreprises, est une association créée en 1970, laquelle regroupe plus de 130 grandes entreprises et organismes français dans tous les secteurs d’activité (banque, assurance, énergie, distribution, industrie, services…). Le CIGREF a pour mission de « promouvoir la culture numérique comme source d’innovation et de performance ».
Table des matières :
Avant-propos
Introduction
I Éléments généraux de cyberstratégie
Web, Internet, Cyberespace : tout pareil ?
La cyberstratégie: discipline émergente
La cyberstratégie, science ou art ?
Veille, Intelligence, Cyberstratégie : éléments de différenciation
Spécificité des frappes cybernétiques
La souveraineté informationnelle, c’est quoi ?
II Éléments de cyberstratégie économiqueLa société informationnelle joue les taureaux économiquesLe cyber, une histoire générationnelleL’infonuagique, enjeu de souveraineté économiqueDatamasse, sans maîtrise la puissance n’est rienLa communication ça sert pour l’entregent et pour l’argentLes jeux, c’est sérieuxLa grande ruée vers l’or du paiement en ligneL’intelligence collaborative au service de l’innovation par les réseaux sociauxLa propriété industrielle et ses dérives dans le secteur des technologies de l’information : une guerre dont la première victime est l’innovationL’Internet des objets ou l’Internet des gadgets ?Le grand effroy des anciennes rentesIII. Éléments de cyberstratégie financière
Nouvel acteur dans les flux financiers porteurs de projets : le financement participatifTempête sur les marchés en 140 caractèresL’essor des monnaies virtuelles, le phénomène qui dépasse les autoritésLes banques en ligne, évolution ou révolution ?Etre cyber-assuré pour être cyber-rassuré ?Les transactions à haute fréquence, train à grande vitesse vers le chaos financier ?Cette ombre qui plane au-dessus des BoursesSWIFT : les voyages en eaux troubles de GulliverConclusionAnnexeVers un 11 septembre cyberfinancier?Couper le réseau, c’est comme couper le gazUne grosse fuite sur le réseauUn fâcheux précédent et une réelle mise en gardeThree years laterGlossaireBibliographie