Avez-vous pensé à développer votre banque de dépôts dans un entrepôt sécurisé avec une batterie d’ordinateurs et de serveurs en compagnie de quelques collègues doués en finance et en informatique ? À l’ère du cloud, du Bitcoin et d’Uber, cette nano-banque ne relève ni de la science-fiction ni de l’hérésie, et n’est plus qu’une question de temps.

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À ce jour, notre conception de la banque demeure très industrielle et très commerciale, à l’image de l’établissement financier qui gère nos comptes bancaires avec ses subdivisions compartimentées (opérations courantes, épargne, entreprises, investissement), chacune plus ou moins interfacée aux autres via un système d’information ultra-complexe, cristallisant très souvent un mix indigeste de technologies (matérielles et logicielles) vieillissantes ou récentes, le tout assorti d’une montagne de licences, de certifications et de frais de gestion (en inflation chronique) nécessaires à l’exercice de ses activités… et hautement dissuasives pour les nouveaux entrants.

Bienvenue au coeur de la banque commerciale dans toute sa splendeur : HSBC, BNP Paribas, ABSA, Kommerzbank et consort.

Votre avoir bancaire ayant alimenté le crédit immobilier ou auto d’une myriade de clients, n’espérez guère récupérer votre cash en cas de faillite, de panique financière aggravée ou d’une crise (consécutive) de liquidité, et ce, d’autant plus qu’une queue longue et grossissante comme une protubérance solaire se formera à l’entrée de votre agence savamment barricadée derrière son rideau de fer ou protégée par une armada de policiers anti-émeutes.

Toutefois, les choses deviennent plus simples en spécialisant la banque aux opérations courantes dont nous en avons le plus besoin pour nos revenus, nos frais généraux et nos dépenses courantes : loyer, électricité, gaz, eau, communications, alimentation, transport, etc. Globalement, les opérations courantes ne sont qu’un système d’information primaire qui enregistre les flux entrants (dépôts) et sortants (retraits) de trésorerie.

Pas à pas, vos cracks de la finance et de l’informatique créeront, à partir de zéro, une banque numérique et simplifiée de dépôts qui recevra et émettra des virements en devises traditionnelles ou en crypto-monnaies (comme le Bitcoin), enregistrera directement et instantanément les soldes de ses comptes clients et ses réserves (rémunérées par le taux d’intérêt légal) à la banque centrale.

Cette banque 100% techno serait moins propice à une course-poursuite acharnée à la marge et au profit car peu exigeante en licences et certifications, et peu gourmande en ressources humaines, en capital et en frais de gestion. NB : À défaut de détruire des emplois, la technologie n’en crée pas forcément. Corollairement, ses écritures comptables, ses soldes clients et ses réserves enregistrées à la banque centrale (trop centrale et donc trop vitale pour disparaître !) seront immunisées contre les vicissitudes qui peuvent rapidement affecter une banque commerciale.

À l’ère du cloud et d’Uber, cette banque virtuelle de dépôts ne relève ni de la science-fiction ni de l’hérésie. À ce jour, le secteur des assurances subit une “ubérisation” qui doit énormément à l’essor des technologies financières (ou FinTech).

Selon le blog Bolden, « l’expression FinTech combine les termes « finance » et « technologie » : elle désigne une start-up innovante qui utilise la technologie pour repenser les services financiers et bancaires. Suite à la crise économique de 2008, de nombreux banquiers et traders ont quitté les grands centres financiers de la planète et se sont lancés dans des aventures entrepreneuriales pour repenser le modèle de la finance grâce à l’innovation technologique. Leur but ? Rendre la finance plus simple et plus accessible, en proposant des services de meilleure qualité et moins coûteux. En dix ans, le secteur bancaire a ainsi connu plus de changements qu’en 200 ans ! Les FinTech se développent en effet dans tous les domaines, de la gestion d’épargne au prêt pour les particuliers, en passant par le financement des entreprises ou le paiement en ligne. »

La révolution bancaire sera virtualisée

L’imminente compression algorithmique de la banque provoquera des innovations de rupture qui favoriseront de nouveaux entrants plus nombreux et plus petits, et forcera tous les établissements financiers à réinventer drastiquement leurs modèles technico-économiques sous peine d’être soumis à d’impitoyables disruptions technologiques, peu ou prou comparables à celles que subirent les industries de la musique, du cinéma et de la photographie face aux formats numériques JPEG/MP3/MP4, du transport de particuliers face à Uber, ou de la location immobilière face à AirBnB…

Ces innovations de rupture seront d’autant plus brutales dans le secteur bancaire à cause des crypto-monnaies, complètement indépendantes des banques centrales et validées par des mécanismes de sécurité reposant sur la preuve cryptographique des transactions plutôt que sur la confiance des acteurs (comme c’est le cas pour les monnaies traditionnelles). Le Bitcoin est déjà une success story qui fera des émules à l’échelle globale, modifiant considérablement nos conceptions traditionnelles de la monnaie, de la banque et de la finance.

Dans quelques années, nous assisterons peut-être à un Bretton Woods technologique aux conséquences inattendues…

Charles Bwele, Electrosphère

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One thought on “Vivement une nano-banque à la sauce Uber ?”

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