Par exemple : qui a noté que dans le discours d’Istres, prononcé par le PR en début d’année, il n’est question que d’avertissement ? L’adjectif ultime est passé à la trappe. Oh, B. Tertrais rappelle bien que le ministre de la défense a utilisé l’expression consacrée en novembre (« ultime avertissement ») mais voyez vous, entre le bon Dieu et ses saints, je préfère écouter le premier. Donc, avertissement. Sans plus de précision. Sous-entendant qu’il pourrait y en avoir plusieurs ?
Hypothèse… Mais quand je lis le général Steininger commandant des FAS qui nous parle de soutien à la manœuvre politico-diplomatique, offrant une large gamme d’options, je me dis que cette hypothèse n’est pas tout à fait farfelue.
Pour autant, il convient de rester prudent. Il ne s’agit pas de revenir à une « guerre nucléaire » : on comprend bien que la logique de la dissuasion interdit d’envisager la bataille. Mais une fois entrée dans la dimension nucléaire, la stratégie doit avoir quelques options, pour éviter l’impasse du tout ou rien.
D’autant qu’on comprend que le monde est plus complexe qu’avant, du temps de l’ordre bipolaire. C’est ce que rappelle avantageusement la double page du Monde d’hier soir qui montre que de nombreux théâtres nucléaires coexistent : Europe, Extrême Orient, Asie du sud, Proche-Orient. Le réarmement n’est pas que conventionnel. Peut-être faudrait-il le rappeler aux opposants.
A. Le Chardon