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Penser la "guerre" intérieure (2/4) - EchoЯadar

Les amis

Puisque le combat est mené par des nationaux sur le sol national, les amis seront nationaux. Il serait illusoire de croire que des alliés viendront assurer la sûreté de notre territoire, à moins d’abdiquer toute fierté et toute indépendance nationale.

Notre pays ne peut donc compter que sur ses propres forces.

[caption id="attachment_1927" align="aligncenter" width="470"]Conférence de presse du ministre de la défense lors de la remise d'un rapport d'enquête sur les situations particulières de discrimination et de harcèlement sexuel et moral dans les armées. Il a annoncé à cette occasion son plan d'action «harcèlements, violences et discriminations» pour prévenir ce type de risques dans l'armée la plus féminisée d'Europe. Il a ce jour là annoncé trois mesures: l'inscription du harcèlement au code de la défense, la mise en place d'une celle d'accompagnement Thémis qui accueillera et traitera les signalements, ainsi que la production de statistiques. En moins d'un an, plus de 300 personnes ont saisi la cellule Themis. Cependant, étant une structure militaire, interne à l'institution, nombreuses sont les victimes qui n'osent se confier, de peur des répercussions sur leur carrière. par ailleurs, peu de victimes ont vu leur dossier aboutir. Paris, Ecole militaire, le 15 avril 2014. source[/caption]

Ses forces de l’ordre d’abord. Toutes leurs composantes sont-elles vraiment préparées aux opérations qui vont encore avoir lieu ? Là encore, le débat est confisqué et la critique tactique impossible. Pourtant, comment justifier que l’assaut contre Merah ait duré plus longtemps que celui contre l’hôtel Radisson Blu à Bamako ? Comment se fait-il qu’à Saint-Denis les façades des immeubles visés par les troupes d’intervention soient apparu criblées d’impacts une fois l’affaire résolue ?

Une adaptation de la tactique est indispensable afin de ne pas continuer d’être surpris.

Dans l’urgence, les policiers ont été autorisés à conserver leur arme hors service. Pourquoi pas. Mais que se passera-t-il lorsqu’une opération du type Bataclan se renouvellera et que des policiers en civil tireront ? Comment distinguer le bon grain de l’ivraie parmi des hommes ouvrant le feu ? Croit-on vraiment qu’avant d’ouvrir le feu ils se revêtiront de leur brassard ?

 

Que dire du renseignement intérieur ? Ressasser en permanence l’échec de la fusion DST/RG est stérile. Face à ce constat d’échec, quels remèdes ont été apportés et lesquels doivent l’être maintenant ? Saluer leur travail est une chose, mais chaque attentat qui aura lieu sur le sol national restera un constat d’échec. Personne ne met en doute la bravoure des soldats français à Waterloo, Camerone, Bazeilles. Il n’empêche que ce ne sont pas des victoires. Comme il est écrit dans “Tactique théorique”, on ne peut se contenter de la deuxième place à la guerre.

Il serait intéressant de revenir sur la sacralisation de la communauté du renseignement. On ne peut en effet regretter le maillage territorial des RG (relativement lâche, reconnaissons le) et exclure de cette communauté les forces de l’ordre territoriales qui essaient, tant bien que mal, de conserver le leur malgré les contraintes financières. Les recentrer sur un rôle répressif a eu pour conséquence un abandon du territoire, des liens tissés avec les habitants, les commerçants, les élus. Difficile dans ces conditions de récupérer des informations intéressantes.

Donner à la DGSI davantage de moyens matériels et augmenter ses effectifs ne suffira vraisemblablement pas. Dispose-t-elle de suffisamment de linguistes dans ses rangs pour comprendre au plus vite les conversations interceptées ? Au vu de la menace, est-il encore opportun d’y affecter principalement des policiers ? S’il est utile qu’elle dispose d’OPJ pour mener des perquisitions en temps ordinaire, dans le temps de la flagrance et même pendant l’état d’urgence, il serait sûrement utile de lui adjoindre des analystes, non policiers, voire non assermentés.

Lorsque Napoléon institua les préfets, il déclara qu’il souhaitait que le bonheur des Français date de l’instauration de ce corps. Ce qui était présomptueux car revenant à faire du passé table rase…

Toujours est-il que depuis quelques années, les préfets sont considérés comme les responsables de l’ordre public et, de facto, les autorités de tutelle des forces de l’ordre territoriales. Si leur présence se fait sentir dans le temps ordinaire, ils brillent par leur absence lors des crises de haute intensité. Mais aucune conséquence n’en est tirée. Soit il faut les former sérieusement à l’ordre intérieur (ce qui serait une révolution, car la formation continue de ce corps est inexistante), soit il faut leur retirer cette compétence puisque l’ENA (leur voie royale) ne forme pas aux questions de défense, d’ordre et de sûreté. Ce dernier argument sera sûrement réfuté au motif de la nécessité d’une indispensable coordination des forces lors de telles opérations. Comment la France a-t-elle donc fait par le passé ?

Plutôt que de se poser en commandant des forces de l’ordre, il serait bien plus judicieux qu’ils en assurent pleinement l’appui, voire le soutien. Mais il est vrai qu’en Gaule, l’appui et le soutien sont jugés moins prestigieux que l’action.

 

La justice fait partie des éléments sur lesquels le pays devrait compter. Cependant, lorsqu’on se rend compte que les auteurs des actes et leurs logeurs ont été condamnés, mais certains dispensés de facto de l’exécution de leur peine, la perplexité est immense. “La justice sans la force est impuissante ; la force sans la justice est tyrannique” disait Pascal. Il ne se doutait sûrement pas que notre époque illustrerait parfaitement ses propos.

Reviennent alors les marronniers qui nous poussent à croire que la mutation de juges spécialisés est préjudiciable à la conduite des opérations. Doit-on aussi interdire la retraite de ces magistrats spécialisés au motif qu’ils seraient irremplaçables ? Préparer sa succession est une des responsabilités d’un chef, quel que soit son niveau.

 

Outre ses propres employés, l’État envisage de mobiliser les sociétés privées de sécurité, illustrant ainsi que quand la faillite menace, on en est réduit à des expédients. Car les SSP, même si elles ont pour but la sécurité, ont aussi pour objectif une rentabilité financière minimum. Il ne peut donc être question de leur confier des missions en leur promettant un paiement aux calendes grecques. Et avant de les utiliser, il faudrait adapter le cadre légal régissant leur emploi. Le chantier est sérieux…

Quel rôle donner à nos armées qui sont déployées dans des opérations intérieures ? Comment articuler leur action avec celle des forces de l’ordre ? Le matériel dont elles disposent est-il vraiment adapté à la mission confié ou ne sont-elles présentes que pour assurer une présence médiatique et anxyolitique ?

Une véritable doctrine d’emploi des armées sur le territoire national est désormais indispensable. Il ne s’agit pas de ressusciter la DOT (avec quels moyens, d’ailleurs ?), mais d’élaborer une nouvelle doctrine qui permettra l’emploi de toutes ses capacités tactiques et de réflexion au service de la Nation.

A elles de trouver leur juste place, force de 3° catégorie, sans copier les savoir-faire déjà existants comme elles eurent tendance à le faire au Kosovo. Il faut aussi se pencher sur la question des moyens, matériels et légaux, requis pour la lutte. Ces dernières années ont vu une surenchère de moyens (essentiellement matériels pour les écoutes et interceptions électroniques) mis à la disposition des services. Cela n’a pas été couronné de succès. N’a-t-on pas trop mis l’accent sur les moyens matériels ? S’il est possible de rentrer de Syrie avec au moins un artificier afin de perpétrer plusieurs attentats, c’est que le dispositif est perfectible. La réponse la plus simple est d’augmenter les moyens et de restreindre les libertés. L’instauration de l’état d’urgence en est la preuve. Cela ne suffit pas. L’abondance du nombre de perquisitions menées (1836 en à peine deux semaines, soit 131 par jour en moyenne) ressemble fort à un constat d’échec de la politique de prévention des actions radicales. Si cette politique avait été efficacement menée (en lieux et temps), alors les perquisitions auraient tapé juste, les personnes recherchées auraient été trouvées [1] et le bras armé du calife en France serait dès lors impuissant.

De plus, il serait bon que les décisions prises sous couvert de l’état d’urgence soient inattaquables devant la justice administrative si la France veut demeurer un état de droit, même pendant la tempête. Ainsi le tribunal administratif de Nice a levé le 03/12 dernier une mesure préventive d’interdiction de mosquée visant un imam en suspendant l’arrêté du 24 novembre pris dans le cadre de l’état d’urgence. La raison évoquée par le tribunal est que les documents fournis par la préfecture “ne permettent pas de conclure que l’imam appartient à une mouvance radicale menaçant la sécurité publique”. L’interdiction est donc suspendue et l’État doit verser une somme de 1.000 € au plaignant.

[1] http://www.lepoint.fr/societe/mais-ou-est-donc-passe-l-imam-de-villetaneuse-27-11-2015-1985169_23.php à suivre…]]>

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