Le roman « La stratégie Ender » m’a été offert récemment et constitue une réelle mais bonne surprise au point de vous proposer cette fiche de lecture. Réelle surprise dans le sens où votre serviteur, appréciant le genre « science-fiction » (SF) avait, par conséquent, la prétention – belle erreur ! – d’en connaître les œuvres principales. Bonne voire très bonne surprise car ce premier jalon de la saga Ender allie l’originalité de l’histoire et de son traitement ainsi que le respect des critères du genre.
(Source)
Écrit par Orson Scott Card en 1985, « La stratégie Ender » constitue le premier roman du « Cycle d’Ender » [1], lui-même composé de six romans, mais aussi pivot de deux autres séries : « La saga des Ombres » (six romans également) et « Le cycle formique » (trois romans). Nouvelle [2] publiée en 1977, celle-ci a été développée dans un premier roman, fondateur des thèmes sous-jacents qui y apparaissent (la violence, le rapport à la vie et à la mort, la xénophobie et la tolérance). Ces thèmes, sans doute assez classiques dans les « canons » de la SF, apparaissent cependant comme traités de manière originale car le héros principal du roman est un enfant de 5 ans au moment où débute le roman. L’auteur a pris le parti original de se focaliser essentiellement sur des enfants sélectionnés, à peine adolescents, qui intègrent une académie militaire dès leur plus jeune âge, les quelques adultes gravitant dans le roman n’apparaissant qu’au second plan.
En ce qui concerne l’histoire, Andrew Wiggin dit Ender est retiré à sa famille avant ses six ans, notamment sa sœur adorée et son frère aîné, tous deux doués mais le frère ayant prouvé à plusieurs reprises un comportement violent et déviant. Ender intègre l’École de Guerre et son simulateur tactique en gravité zéro, la Salle des Batailles, qui voit s’affronter des sections d’enfants sélectionnés pour leurs aptitudes au combat et au commandement. Il commence sa formation de possible « grand stratège » des flottes de combat spatiales terrestres en vue d’un nouvel affrontement contre les Doryphores, une espèce extraterrestre qui a failli annihiler l’espèce humaine plusieurs années en arrière ! Il est observé de très près par les adultes, notamment le Colonel Graff qui dirige l’École de Guerre et qui a décelé en lui le possible sauveur de l’humanité. Sous la férule de Mazer Rackham, le soldat ayant sauvé l’humanité lors de l’ultime bataille, Ender va révéler ses dons, notamment de commandant, en gagnant successivement les batailles simulées auxquelles il prend part.
Pour conclure, ce roman fondateur du cycle Ender est une bonne surprise. Agréable à lire, prenant et plutôt original, il met en place un univers à part entière qui n’atteint cependant pas la profondeur et la richesse d’une saga comme Dune de Franck Herbert. Pour autant, l’univers anxiogène, inconnu et en guerre au travers les yeux d’un enfant surdoué possède un intérêt double : s’extraire d’une possible complexité des intrigues et amener de véritables réflexions, quasi métaphysiques, notamment sur le rapport à l’ennemi (qui est-il en vérité, d’ailleurs ?), la fraternité et la spiritualité. Si une adaptation du roman au cinéma [3], que je n’ai pas vue, est sortie en 2013, je recommande néanmoins de lire en priorité ce premier roman fondateur.
[1] https://fr.wikipedia.org/wiki/Cycle_d’Ender [2] https://fr.wikipedia.org/wiki/La_Strat%C3%A9gie_Ender_%28nouvelle%29 [3] http://www.allocine.fr/film/fichefilm_gen_cfilm=45645.html]]>