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FLOTLOG : construction étrangère, armement national ? - EchoЯadar

Le renouvellement des moyens de la Royal Fleet Auxiliary (RFA), moyens logistiques au service de la projection de la Royal Navy, comporte le remplacement des ravitailleurs d’escadre par quatre bateaux de la classe Tide (Tidespring, Tiderace, Tidesurge et Tideforce).

  [caption id="attachment_2599" align="aligncenter" width="487"]790f20342a200e92c66b0a9b78f9be9f © Inconnu. Le Tidespring.[/caption]  

De construction sud-coréenne, l’armement des unités est réalisé au Royaume-Uni. Le coût est faible pour quatre navires de 37 000 tonnes marchant à 27 noeuds (contre 19 pour les Durance). Une décision à méditer.

 

En France, dans l’actualisation de la LPM, le programme FLOTLOG (FLOTte LOGistique) est confirmé (pp. 36, 72). D’ici à 2019, le format logistique de la Marine nationale demeurera bloqué à trois BCR (le Marne quittait le service en 2015). Bonne surprise, le programme FLOTLOG est avancé à cette loi de programmation militaire : « La flotte logistique Flotlog destinée à remplacer les actuels pétroliers ravitailleurs polyvalents et autres bâtiments de soutien comportera 3 unités, dont la première sera commandée en fin de période. » (p. 72) Par contre, le tableau récapitulatif (p. 79) laisse entendre que le format actuellement retenu est de 3 FLOTLOG.

La seule proposition franco-française existante pour le programme FLOTLOG est le BRAVE de DCNS. Il s’agit d’un pétrolier à double coque puisque c’est devenu une exigence dans les traités ratifiés par la France pour diminuer le risque de pollution maritime en cas d’accident. A l’instar de la famille AEGIR (BMT Defense), le concept BRAVE est proposé en plusieurs versions. D’une longueur allant de 180 à 205 mètres pour un maître-bau de 28 mètres. Le déplacement maximal atteint, environ, 30 000 tonnes (contre plus de 18 000 pour un BCR).
En 2012, la DGA octroyait un contrat pour un PEA (Programme d’Etudes Amont) de 10 millions d’euros au profit de DCNS. Quelque soit les décisions prises, eu égard à la taille des unités envisagées (plus de 10 000 tonnes quelque soit les choix arrêtés à l’heure actuelle), les Chantiers de l’Atlantique et leurs cales seront indispensables.
Dans la presse (aussi bien à La Tribune que dans Le Marin), le coût avancé pour le programme FLOTLOG est de 2 milliards d’euros pour quatre unités (500 millions chaque ravitailleur d’escadre). Et pour les quatre Tide ? 530 millions d’euros… les quatre.
Autant le volume financier qui circule, sans être confirmé ou infirmé, est une première invitation à considérer le choix de Londres de construire en Corée du Sud. Mais, s’il nous fallait croire le document expliquant les choix de l’actualisation de la LPM (cf. supra), le premier FLOTLOG serait commandé en 2019 au plus tard. Cependant, St Nazaire n’aurait pas une seule cale de disponible avant 2026.
Commander des navires de guerre à des chantiers étrangers ne serait pas une nouveauté dans la Marine Royale puis Nationale. Au XIIIe siècle, l’arsenal d’Aigues Mortes est réalisé avec les techniques et savoir-faire des Catalans. Aussi bien sous Richelieu (XVIe) que Colbert (XVIIe), les deux grands artisans de la Marine n’hésitent pas à faire appel à des chantiers du Nord de l’Europe afin de soutenir la montée en puissance de la Marine Royale. Le recours à des chantiers étrangers ne sera plus que très, très exceptionnel par la suite et très focalisé sur la Deuxième Guerre mondiale (XXe siècle).
Quand la France réussi à acquérir un système d’arsenaux capables de satisfaire ses besoins, elle se détourne des chantiers étrangers. Toutefois, il est à relever qu’il existait une mise en concurrence entre les arsenaux, rien que sous Colbert où la vitesse de construction des frégates et vaisseaux était comparée afin de stimuler les efforts de chacun dans l’optimisation des ressources. Cette concurrence existait encore par la suite entre arsenaux, puis entre arsenaux et entreprises privés. Aujourd’hui, le monopole de la DCNS, héritière des arsenaux, n’est pas remis en cause.
Seule les ambitions d’une entreprise hollandaise, Damen, comme un clin d’oeil à l’Histoire, tant pour le soutien de la Flotte (MCO depuis Brest) que pour la construction d’unités neuves avec un intérêt confirmé pour le rachat de STX France (les Chantiers de l’Atlantique). Damen est une entreprise qui n’hésite pas à faire construire à l’étranger, rien que dans l’Est de l’Europe.
Au début du XXe siècle, la France lançait des pré-Dreadnought pour 45 milliards de francs quand le Dreadnought l’était pour 35 milliards. De longs efforts étaient nécessaires pour raccrocher les chantiers françaises à une meilleure compétitivité.
S’il fallait croire qu’il faut dépenser trois fois la somme normalement exigée, même en tablant sur un ensemble de différences de coûts, qui n’expliquent pas tout ! (les navires de guerre asiatique, du sous-marin au destroyer, sont lancés sensiblement aux mêmes coûts que les équivalents occidentaux), ce n’est pas tenable car la Flotte a autant besoin de frégates (FTI), de sous-marins (format de SNA trop juste), d’un deuxième porte-avions que d’une grande capacité logistique (3 FLOTLOG seulement). Ce ne serait même pas un soutien salutaire à l’industrie navale tricolore que de consentir à une telle dépense. Premièrement, le carnet de commandes des Chantiers de l’Atlantique est plein. Deuxièmement, les Chantiers peinent à diversifier leurs activités pour ne plus dépendre des cycles économiques de l’industrie de la croisière et ils y échouent depuis plus de vingt ans alors que la Corée du Sud et le Japon cherchent très activement à se positionnement sur cette activité. Troisièmement, ce ne serait nullement encourager des innovations, tant dans l’organisation que dans les capacités de production, de se satisfaire de la situation existante.
Il existe de très fortes tensions sur tous les programmes de la Marine nationale, rien que pour atteindre les cibles des programmes actuels. Agir à la manière anglaise, c’est soit se doter d’une flotte logistique à la hauteur de la « Flotte réelle » et des missions demandées par le politique, soit se découvrir 1000 millions d’euros sur 2500 pour lancer le PA2.

Le marquis de Seignelay

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