Un peu avant l’année 2013 il est étudié, puis confirmé en 2015 lors de l’actualisation de la LPM, que les trois dernières FREMM (9, 10 et 11) seront remplacées par des Frégates de Taille Intermédiaire (FTI). Officiellement, la FTI succède aux frégates La Fayette. Elle est proposée à l’exportation sous le vocable de Belh@rra.
[caption id="attachment_2712" align="aligncenter" width="470"] © @PiwiFL[/caption]La configuration de la tête de série était révélée par le ministre de la Défense en personne avec le Chef d’État-Major de la Marine à ses côtes. Le programme est même avancé au premier trimestre 2017 (contre un lancement envisagé en 2018 antérieurement). Deux questions : s’agit-il d’une frégate de premier rang ? Survivra-t-elle aux élections en 2017 quelque soit le président ?
La première mauvaise surprise est financière. Le chiffre avancé par Michel Cabirol (La Tribune) d’un programme FTI déplaçant 3,5 à 4 milliards d’euros se confirme. Le curseur serait actuellement sur une facture finale de 3,8 milliards d’euros, études comprises. La DGA dément très mollement et se fait contredire par le ministère de la Défense. DGA qui avance publiquement la somme de 2,1 milliards d’euros. Ce n’est pas étonnant, ni bien crédible !, car c’est exactement la somme des crédits d’engagements dans le PLF 2017.
L’ensemble des bruits de coursives, rumeurs ou réunions d’information sont confirmés sur les équipements embarqués à bord de la FTI.
Elle sera à même d’agir dans l’ensemble des milieux grâce, en premier lieu, à une suite anti-sous-marine riche d’un sonar de coque, d’un sonar remorqué (version réduite en volume et poids du CAPTAS 4), d’une antenne linéaire remorquée et aussi d’un NH90. Sans oublier la présence de deux lance-leurres ASM.
La lutte anti-surface sera, elle, assurée par une pièce de 76mm (pas de 127 donc) ainsi que huit missiles MM40 Exocet Block III. Deux tourelles téléopérées de 20mm complètent le dispositif dans une disposition en diagonale qui n’est pas sans rappeler un projet de croiseur de bataille français de l’entre-deux-guerre avec deux tourelles de 305mm. La comparaison s’arrête là.
L’intégration du Paséo XLR de Thales (au-dessus des deux panneaux du Sea Fire 500 sur le cliché ci-dessus) permettra à la FTI de disposer d’une conduite de tir pour la pièce de 76 pour la lutte anti-aérienne. Le nombre de lanceur embarqué est réduit de 32 (FREMM) à 16 (deux lanceurs Sylver A50). Il est bien dommage que personne ne juge utile de préciser dès le lancement du programme si oui, ou non, il existe une réserve prévue dès la conception car l’espace entre les lanceurs et la passerelle le suggère (est-ce une information secret défense ?). Le choix des A50 signifie que ces frégates n’emporteront pas le MdCN.
- « la principale menace est sous-marine : aujourd’hui – et c’est inédit, me semble-t-il –, plus de 49 nations disposent de sous-marins modernes.«
- « de capacités anti-aériennes pour pouvoir s’approcher des zones de crise car, et c’est la deuxième caractéristique des opérations navales actuelles, dès lors que l’on s’approche de la terre, on s’expose notamment à la menace aérienne et aux missiles sol-mer.«
- pourquoi ne pas transférer la mâture intégrée sur les deux FREMM de DA (plutôt que d’augmenter la puissance d’un radar obsolète : quel intérêt ?!), ainsi que les suivantes, allonger la cible du programme FREMM de 8 à 13 frégates tout en commandant pour une version simplifiée de la FTI pour remplacer les avisos A69 et les frégates de surveillance ?
La croiseurisation des FREMM et l’augmentation de leur nombre paraît une saine décision eu égard aux dernières informations. Cela permet d’abonder les bureaux d’études des entreprises demandeuses, donc de voir la DGA respecter son mandat, tout en satisfaisant la Marine nationale et la Cour des comptes. What else ?