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Le remplacement du porte-avions brésilien, ancien Foch (15 juillet 1963 – 15 novembre 2000) dans la Marine nationale, est avancé et devient la troisième priorité dans les investissements navals brésiliens.
Le nouveau projet de refonte aura finalement eu raison du porte-avions brésilien. L’ancien Foch quittait la Marine nationale après bien des économies sur l’entretien et les grands carénages car dans la programmation initiale de la marine française ce porte-avions devait être « rapidement » remplacé par le R92 Richelieu à partir du milieu des années 1990. Le Brésil achète ce navire pour 12 millions d’euros en 2000 avec un grand nombre de travaux à effectuer.
La première refonte étalée entre 2005 et 2010 ne suffit pas à redonner un potentiel opérationnel satisfaisant au navire. La principale difficulté tient à la propulsion qui, outre le fait qu’elle soit ancienne, ne disposait pratiquement plus d’aucune pièces en stock après les retraits du service et déconstructions des Clemenceau (22 novembre 1961 – 1er octobre 1997), Jeanne d’Arc (16 juillet 1964 – 7 juin 2010) et Colbert (5 mai 1959 – 24 mai 1991). Les avaries se succèdent pour ce bateau et les pilotes de l’aéronavale brésilienne doivent même aller s’entraîner aux États-Unis pour maintenir leurs qualifications.
C’est pourquoi une refonte ambitieuse avait pour objet, principalement, de remplacer la propulsion et un certain nombre d’autres équipements afin de garantir un service actif jusqu’en 2040. Les dépenses se seraient élevées à pas moins de 500 millions d’euros. Le système d’armes est entièrement à modernisé, voire à remplacer tout simplement, tout comme la propulsion qui serait entièrement débarquée au profit d’une propulsion électrique, peut-être même par pods. L’aviation embarquée devait recevoir des avions modernisés à la fin de l’année 2017.
Le 14 février 2017 la marine brésilienne annonce par communiqué un grand revirement : la refonte est abandonnée. « Almirantado concluiu que o Programa de Modernização exigiria alto investimento financeiro, conteria incertezas técnicas e necessitaria de um longo período de conclusão e decidiu pela desmobilização do meio, a ser conduzida ao longo dos próximos três anos. » La Marinha da Brasil se félicite même de l’intérêt opérationnel matérialisé par l’achat de l’ancien Foch pour le maintien des compétences brésiliennes suite au retrait du Minas Gerais (1956 – 2001). Même l’aviation embarquée argentine pu venir s’entraîner à bord.
Finalement, la solution du désarmement paraît plus sage à l’amirauté brésilienne qui maintient et avance même l’objectif de remplacement du Sao Paulo par une unité neuve. « Um programa de obtenção de um novo conjunto Navio-Aeródromo x aeronaves, ocupará a terceira prioridade de aquisições da Marinha, logo após o PROSUB / Programa Nuclear e o Programa de Construção das Corvetas Classe Tamandaré. » La réalisation de ces deux programmes précités renvoie la question du nouveau porte-avions brésilien aux alentours des années 2025-2030.
En attendant, ce sera surtout le premier sous-marin à propulsion nucléaire qui apportera l’avantage nucléaire déterminant face à l’Argentine qui ne désarme pas de son ambition d’égaliser la puissance navale brésilienne, même pour ce cas d’espèce.
Entre parenthèses, le Sea Gripen, navalisation du chasseur suédois, perd une occasion significative de crédibiliser son existence au Brésil avant de prétendre à quoi que ce soit dans d’autres marines. Le marché indien pourrait, d’un coup, s’éloigner fortement, voire définitivement.
Date à laquelle où la France pourrait déjà avoir relancé les études pour un nouveau porte-avions en remplacement du Charles de Gaulle (2001 – 2041) dans l’optique de maintenir les compétences en matière de propulsion navale nucléaire. L’Inde aurait à faire valoir ses compétences en la matière selon le degré d’implication des industriels étrangers dans l’IAC-2 ou INS Vishaal mais qui ne devrait être mis sur cale qu’après l’année 2030, voire 2035. Le Royaume-Uni et l’Italie aurait de nouveaux arguments à faire valoir tout comme, et peut-être, la Russie, voire le Japon et la Corée du Sud.
Mais la plus grande nouveauté serait surtout une proposition chinoise dont la chaîne d’assemblage de porte-avions tourne plutôt bien et pourrait trouver là matière à proposer un bateau neuf, voire à placer ses deux premiers porte-aéronefs STOBAR, les Liaoning et Type 001, à destination de marines clientes afin, dans les années 2020 – 2030, de ne compter que unités CATOBAR. Cela relaierait un budget naval pas si important.
Le « porte-avions résiduel », pour reprendre le mot d’Hervé Coutau-Bégarie (Le problème du porte-avions, Paris, Economica, 1990, 191 pages) n’est pas à la portée de toutes les marines. Il est facile d’en perdre le rang, bien difficile de s’offrir une unité neuve tandis que l’ensemble des forces aéronavales résiduelles reposaient, pour l’essentiel, sur la cession de porte-avions de la part de la Royal Navy. L’achat d’une nouvelle unité, selon ses caractéristiques, ne demanderait pas moins de 2 à 3 milliards d’euros.