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C’est incontestable, nous le savons depuis des décennies, la planète subit un réchauffement climatique et il est urgent de réduire la production de CO2. Face à ce constat simple, que faisons – nous et surtout avec quelle efficacité ?
Le point de départ de cet article qui s’inscrit dans le dossier anniversaire d’EchoRadar est la tenue de la COP 21 de décembre 2015, événement marquant choisi dans la période de 2014 à 2019.
Source image : AFP/Archives – LIONEL BONAVENTURE
Une vision politique du climat – la COP 21 et les suivantes
La COP est une conférence internationale sur le climat qui réunit chaque année les pays signataires de la Convention Cadre des Nations Unies sur le Changement Climatique (CCNUCC). L’édition 2015 (COP21) a été organisée par la France. L’Accord de Paris qui y a été adopté engage toutes les parties signataires à réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et à maintenir le réchauffement sous la barre des 2°C d’ici à 2100. Belle performance médiatique et politique puisque le 4 novembre 2016, un an seulement après la COP21, l’Accord de Paris est entré en vigueur car le double seuil nécessaire a été atteint, ratification par 55 pays couvrant au moins 55% des émissions de gaz à effet de serre, grâce à la ratification des pays les plus émetteurs comme le Canada, la Chine, les États-Unis, l’Inde. Cet accord incarne un repère historique pour les négociations internationales sur le climat ainsi qu’un éveil médiatique et citoyen sur la nécessité de lutter contre le réchauffement climatique.
Mais 3 ans après, l’accord est affaibli par le retrait des États Unis ainsi que l’inaudibilité des COP 22 et suivantes sur la poursuite d’un plan d’actions cohérent et efficace.
Ces accords politiques certes nécessaires sont loin d’être suffisants pour l’efficience de l’action politique sur le climat.
Une vision scientifique du climat – les rapports du GIEC
Le 8 août dernier, le GIEC a publié un nouveau rapport qui dénonce notamment la surexploitation des ressources et alerte sur les effets dramatiques des « changements climatiques, la désertification, la dégradation des terres, la gestion durable des terres, la sécurité alimentaire et les flux de gaz à effet de serre dans les écosystèmes terrestres ».
Le GIEC désigne le « Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat » (« IPCC » en anglais), qui fut récipiendaire du prix Nobel de la Paix en 2007. Cet organisme créé en 1988 dans le cadre du G7 et sur décision de l’ONU et de l’Organisation Météorologique Mondiale, a pour fonction de recenser, d’évaluer les travaux scientifiques disponibles sur le réchauffement climatique, et de fournir régulièrement un état des lieux des connaissances.
L’utilité de ces études se matérialise en brossant à destination des politiques un diagnostic servant de base de travail lors des conférences sur le climat et d’orientations pour les décisions.
Cependant, et à nouveau, le constat demeure que les rapports du GIEC s’enchaînent et se ressemblent surnageant dans le bruit de fond médiatique permanent.
Une vision citoyenne du climat – le phénomène Greta Thunberg
Sans entrer dans la polémique autour de cette jeune fille qui divise l’opinion, il est préférable d’y voir la porte parole de l’urgence climatique et le besoin impératif d’agir. Certes, son choix est d’adopter un ton alarmiste qui a le mérite de faire réagir et de secouer les esprits conscients mais un peu engourdis par le ronronnement des déclarations officielles, comme le montrent les paragraphes précédents.
Elle incarne également le renouvellement des figures médiatiques relatives au climat et d’entraîner avec elle les nouvelles générations.
Il me semble qu’il ne s’agit pas de culpabiliser l’opinion mais de faire de l’écologie l’affaire de tous où chaque citoyen peut agir à son propre niveau en modifiant petit à petit ses habitudes et en essayant d’améliorer son quotidien. Cela passe simplement par le tri de ses déchets, limiter les achats en plastique inutile, éviter l’utilisation de la voiture quand les transports en commun efficaces et équivalents existent, etc.
Mais bien évidemment, il est illusoire de penser que tout le poids du changement climatique repose sur les citoyens.
Quelle vision industrielle du climat ?
Mais en définitive qui pollue le plus ? Sans aucun doute, les industries, les transports et les secteurs résidentiels et commerciaux.
Quels outils existent -ils pour inciter ces acteurs à moins polluer ?
Une des solutions réside dans la fixation du prix du carbone. La tarification du carbone permet avant tout d’envoyer une incitation stable et durable aux acteurs économiques pour qu’ils s’engagent sur la voie d’une économie bas carbone, en réduisant leurs émissions et en recevant les signaux appropriés pour investir dans les technologies vertes sobres en carbone.
En effet, fixer un prix au carbone permet de reconnaître le poids des dommages venant des émissions de gaz à effet de serre pour ceux qui en sont responsables et qui ont la possibilité de les réduire.
Les mécanismes de tarification du carbone explicites les plus utilisés dans le cadre des politiques publiques, taxes carbone et systèmes d’échange de quotas (également appelés « marchés carbone »), peuvent être adaptés aux particularités des pays concernés, éventuellement utilisés de manière complémentaire. Le principe est simple, chaque assujetti a intérêt à réduire ses émissions dont le coût de réduction est inférieur au prix du carbone (défini réglementairement ou par le marché).
Généralement, les sources fortement émettrices (production d’électricité à partir de combustibles fossiles, grosses industries) sont plus souvent incluses au sein d’un marché carbone, alors que les « petits émetteurs » (petites entreprises) ou les sources diffuses (véhicules, chauffage et eau chaude sanitaire dans les bâtiments, agriculture, etc.) seront plutôt concernés par une taxe carbone.
En parallèle de la mise en place de ces outils réglementaires, des initiatives volontaires de tarification du carbone se développent au sein même des entreprises, avec la mise en place de prix internes du carbone. De nombreux pays ont déjà mis en place une politique de tarification carbone, 46 pays, selon l’Institute for Climate Economics mais cela reste encore insuffisant car d’une part, la Chine, premier émetteur de CO2, ne taxe pas encore les émissions carbone et, d’autre part, les tarifs du marché du carbone restent insuffisants, l’écart entre le prix du carbone et le coût réel des émissions est encore trop important.
Une généralisation du marché carbone avec un juste prix du carbone contraignant au niveau international devrait constituer la prochaine avancée internationale lors de la prochaine COP, la COP25 qui aura lieu à Santiago, au Chili du 2 au 13 décembre 2019.
En conclusion, n’avoir qu’une vision manichéenne comme une position pro ou contre Greta ne permet pas d’avoir une réflexion rationnelle du réchauffement climatique et empêche la mise en place de mesures efficaces et graduées. La question climatique s’articule autour à la fois des enjeux économiques et politiques d’une part, mais également des enjeux scientifiques et sociétaux. Chaque acteur, du citoyen à la collectivité territoriale à la multinationale, aux États et aux groupements économiques ont chacun leur part de responsabilité et peuvent mettre en place des solutions qui mises bout à bout, maillon après maillon, ont plus de chance d’aboutir à une réponse à plus grande échelle.
One thought on “5 ans d'EchoRadar – Climat, je t'aime, moi non plus !”
Bonjour,
Il me semble que restreindre la côté scientifique de l’affaire au GIEC (qui a menti dans le passé) sur un sujet très débattu en dehors et, niveau citoyen, à une ado selon toute vraisemblance manipulée par des communicants de la croissance dite verte est osé!
Les visions politiques et industrielles sont elles assez soumises, avant tout à l’économie puis aux projections scientifiques et à ce que le citoyen voudra en faire… ou accepter (cf gilets jaunes)!
Car la part de l’homme là dedans reste quand même soumise à question, au delà de l’opportun passage de Greta à l’assemblée en pleine canicule ( heureusement courte mais d’un niveau inédit): C’est simple, les températures atteintes chez nous et plus encore dans le grand nord ont été celle que l’on pensait possibles… dans 30 ans!
Aie, quand on a un peu d’esprit critique déjà ça coince un peu et il serait donc sain de se poser quelques questions:
Soit la fine fleur des modèles qui avait 30 ans de retard s’est lamentablement plantée (mais les prévisions saisonnières, pour le coup furent très bonnes, permettant au staff-Greta de planifier son affaire chez nous en maximisant l’impact probable?).
Soit l’activité humaine n’est pas la composante majeure du réchauffement observé, ce qui signifierait en corollaire que même en réduisant nos émissions à 0, l’impact serait faible.
S’il y a un motif à sortir du fossile, c’est sa raréfaction et le coût croissant (économique et environnemental) de son extraction. La pollution aussi, certes, mais le CO2 n’est pas à strictement parler un polluant.
Mais dire ceci serait sans doute moins « taxogène »? Tout comme dire qu’il serait bien de garder un peu de pétrole pour la chimie (aie, pas très green-washing ça!), incontournable pour certaines synthèses.
Bonjour,
Il me semble que restreindre la côté scientifique de l’affaire au GIEC (qui a menti dans le passé) sur un sujet très débattu en dehors et, niveau citoyen, à une ado selon toute vraisemblance manipulée par des communicants de la croissance dite verte est osé!
Les visions politiques et industrielles sont elles assez soumises, avant tout à l’économie puis aux projections scientifiques et à ce que le citoyen voudra en faire… ou accepter (cf gilets jaunes)!
Car la part de l’homme là dedans reste quand même soumise à question, au delà de l’opportun passage de Greta à l’assemblée en pleine canicule ( heureusement courte mais d’un niveau inédit): C’est simple, les températures atteintes chez nous et plus encore dans le grand nord ont été celle que l’on pensait possibles… dans 30 ans!
Aie, quand on a un peu d’esprit critique déjà ça coince un peu et il serait donc sain de se poser quelques questions:
Soit la fine fleur des modèles qui avait 30 ans de retard s’est lamentablement plantée (mais les prévisions saisonnières, pour le coup furent très bonnes, permettant au staff-Greta de planifier son affaire chez nous en maximisant l’impact probable?).
Soit l’activité humaine n’est pas la composante majeure du réchauffement observé, ce qui signifierait en corollaire que même en réduisant nos émissions à 0, l’impact serait faible.
S’il y a un motif à sortir du fossile, c’est sa raréfaction et le coût croissant (économique et environnemental) de son extraction. La pollution aussi, certes, mais le CO2 n’est pas à strictement parler un polluant.
Mais dire ceci serait sans doute moins « taxogène »? Tout comme dire qu’il serait bien de garder un peu de pétrole pour la chimie (aie, pas très green-washing ça!), incontournable pour certaines synthèses.
Salutations.